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BYD SEAL 3.8S AWD 530ch

 


Berline de choc innovante et électrisée


Présentation :


     Le paysage automobile a changé depuis de nombreuses années, et les SUV ont totalement envahi nos routes. Et pourtant, les berlines tricorps ont encore leurs adeptes, et j’en fais d’ailleurs partie. Il y a alors un autre problème qui se pose à nous, c’est ce sacré malus écologique, qui vous fera opter pour une motorisation, des plus sages. Des modèles mythiques telles que les BMW M3 ou Audi RS4, se destinent donc, à une clientèle fortunée, qui ne jure que par le ronflement d’un méchant 6 cylindres. La solution alternative paraît aujourd’hui évidente, se convertir au tout électrique, avec une offre de plus en plus intéressante sur le segment des berlines, du segment D. BMW i4 ou Hyundai Ioniq 6, le véhicule qui fait néanmoins référence depuis déjà quelques années, c’est le Tesla Model 3. On s’attendait à une réaction rapide de la Chine, le premier constructeur à réagir, c’est BYD. Premier constructeur mondial de véhicules électrifiés, et deuxième fabriquant de batteries au monde, elle mise sur son élégante Seal, pour séduire le chaland Européen, mais également sur sa technologie innovante, Cell-to-body, au niveau du châssis.

 

 

Style :


     Il faut être de mauvaise foi, pour oser critiquer le style de cette BYD. Qu’on aime ou pas les berlines tricorps, cette Seal opte pour un design très dynamique, avec son pare-brise et son pavillon tout en rondeur, qui vont fondre au niveau de la petite malle, et on n'oublie pas son capot plongeant et rainuré. Le coup de crayon est sûr, notamment de profil, avec ces nervures au niveau des portières et les nombreux éléments noirs laqués. La signature lumineuse à quatre faisceaux sur le bouclier, les bas de caisse travaillés, les jantes 19 pouces bi-ton semi-carénées, la poupe très large, le gros diffuseur, rien ne dénote sur cette Seal. Le look n’est pas hyper original, mais la Seal est un poil plus attrayante à regarder, qu’une Model 3 par exemple. Son Cx (coefficient de traînée) de seulement 0.219, est en prime, très intéressant pour un véhicule électrique.

 

 

Intérieur :


     Dans l’habitacle, c’est une présentation un peu moins fade que sa grande ennemie, la Tesla Model 3. La grille des aérateurs, est un peu trop visible, mais le dessin de la planche de bord est assez sobre. Notre modèle d’essai, faisait l’impasse sur une multitude de plastiques noirs laqués, remplacée par du plastique couleur mat, beaucoup moins salissant. Personnellement, je ne trouve rien à redire côté finition, avec une qualité des matériaux assez exceptionnelle. Simili-cuir, surpiqûres, alcantara, sur toute la planche de bord et les contre-portes, plastique souple au niveau du tunnel centrale, et assemblage rigoureux, on trouvera certainement des petits malins dans le monde journalistique, pour trouver une petite parcelle de plastique dur. Ce n’est pas mon cas, et cette Seal se classe directement dans la catégorie des véhicules premium. La sellerie matelassée avec surpiqûres, est en plus, ultra-confortable. L’instrumentation de 10.25 pouces et surtout, la grande dalle centrale tactile, de 15.6 pouces, font leur effet. D’ailleurs, comme dans l’Atto 3, ce dernier pivote sur 90°, afin de s’adapter à toutes les applications. Cette Seal nous met également une belle claque côté habitabilité. Avec son empattement de 2.92m, et sa batterie faisant partie intégrante du châssis, l’espace à bord est des plus généreux. Dommage, le coffre de 402 litres, nous paraît un peu juste pour un départ en vacances. Pour vous consoler, BYD ajoute un petit coffre supplémentaire de 53 litres, sous le capot avant.

 

 

   


Technique et tarifs :


    On disposait donc de la version 4 roues motrices, avec la double motorisation électrique, cumulant 530ch et 670nm de couple. Le tout est alimenté par une batterie LFP (Lithium, fer, phosphate) avec 172 cellules allongées en forme de lames « Blade », de 82.5kWh. Le véhicule mesure 4.80m de long, 1.88m de large, sa garde au toit est de 1.46m, et son empattement, de 2.92m. Il chausse du 235/45/R19 et pèse 2185kg à vide. BYD annonce un 0 à 100km/h effectué en 3.8s, et une vitesse maximum bridée à 180km/h. L’autonomie annoncée est de 520km.


La batterie encaisse une charge de 11kW en courant alternatif (8h34mn de 0 à 100%) ou du 150kW en courant continu (10 à 80% en 27mn).


    L’équipement comprend : Climatisation, feux à LED, Détecteur de pluie, Pompe à chaleur, Régulateur de vitesse adaptatif jusqu'à l'arrêt et centrage actif dans la voie, Radars av et ar, Caméra à 360°, Surveillance d'angle mort, Rétros chauffants et rabattables électriquement, Sièges AV chauffants, électriques et ventilés, Volant chauffant, Navigation GPS à écran tactile 15,6 pouces rotatif, Androïd Auto sans fil et Applecarplay filaire, Jantes 19 pouces, Double chargeur par induction, Système Dynaudio 12 HP, Sellerie similicuir, Hayon motorisé, Toit vitré fixe, Affichage tête-haute, Prise électrique avec fonction V2L.


Modèle disponible :


- Seal Propulsion 313ch à 62 950€TTC
- Seal 4WD 530ch à 68 050€TTC

 

   


Impression à l’essai :


      Deuxième modèle de la marque commercialisé à la Réunion, je ne suis évidemment pas encore familier du système d’info-divertissement maison. Les fonctions principales (Climatisation, Téléphone, Radio) sont simples d’accès, mais il faudra prendre son temps, quand vous déciderez de paramétrer le véhicule à votre convenance. Les sous-menus en hauteur ou sur le côté gauche de cet écran, sont nombreux, tout en restant intuitif. Personnellement, j’ai réussi à parfaire quelques réglages, dans les embouteillages, avec un véhicule qui gère de façon autonome la circulation. Attention, il faut rester vigilant, et je souhaite à présent me concentrer sur la conduite de cette berline. Malgré 2185kg à vide, cette Seal semble étrangement légère. Caisse rigide et moteur répondant à la moindre sollicitation, ce n’est pas vraiment étonnant. J’ai choisi de mettre la direction en mode Sport, pour un peu plus de consistance, et de laisser la sensibilité de la pédale de frein, en mode Normal, avec un mordant, qui me semble suffisant. Avec ce centre de gravité très bas, et cette position de conduite qui l’est tout autant, on ressent tous les mouvements de caisse au niveau de son bassin. En conduite dynamique, la gestion électronique des 4 roues motrices et les petites interventions sur les freins, semblent faire leur effet. Le grip est assez impressionnant en entrée de virage, et la motricité est parfaite à la sortie. Le véhicule semble même joueur à la limite, avec un train arrière mobile. Et pourtant, la douceur de fonctionnement et le confort, ne sont pas oubliés. Les accélérations vous collent au siège, mais elle est parfaitement gérable, et la suspension adaptative à valve hydraulique, assure plutôt pas mal, côté confort. Bien sûr, on peut continuer à s’amuser en conduite dynamique, avec une consommation d’énergie entre 19 et 20kWh, ou décider de lever gentiment le pied, et de descendre à 17.5kWh au 100km. Avec sa batterie de 82.5kWh, on peut alors facilement atteindre les 470km d’autonomie. Justement, la régénération d’énergie est réglable sur deux niveaux, mais on ne dispose pas de mode One-Pedal, avec un freinage complet du véhicule. Ne roulant pas en électrique tous les jours, cela ne me dérange nullement. Cette BYD Seal prend par contre en compte, l’inclinaison du véhicule, selon que vous soyez en montée, sur le plat ou en descente, afin d’adapter le frein du moteur électrique. De retour à la concession par la nationale, on peut se détendre tranquillement, avec un silence de cathédrale dans cette berline, où les bruits aérodynamiques et de roulement, sont pratiquement, inexistants. La conduite semi-autonome est appréciable, même si le centrage dans la voie fait parfois du zèle, en corrigeant trop souvent la trajectoire à suivre.

 


 

Conclusion :


     Technologie Cell-to-Body, avec une batterie intégrée au châssis, cela profite à la rigidité de la caisse et à l’abaissement du centre de gravité, déjà très bas sur les véhicules électriques. Cela profite également à l’habitabilité, et permet même au designer de se lâcher, avec un style plutôt racé. BYD a choisi une batterie LFP pour sa Seal, et se passe donc du cobalt, une matière aux méthodes d’extraction, très controversées. La technologie LFP est plus résistante à la chaleur, et sa durabilité est meilleure selon les ingénieurs. Bref, cette BYD Seal n’est pas seulement une berline élégante et performante, elle montre la voie à suivre pour le futur des véhicules électriques. On ajoute à ça, sa finition soignée, sa douceur de fonctionnement, sa technologie embarquée, son habitabilité conséquente et son tarif canon, et on obtient une des meilleures offres du marché, sur ce segment, malgré la nouvelle taxe Européenne, concernant les véhicules électriques chinois.

 

 


Les Plus :


- Design élégant et racé
- Technologies à disposition
- Finition premium
- Habitabilité au top
- Confort et douceur de fonctionnement
- Performances de haute volée
- Comportement routier dynamique
- Autonomie confortable
- Tarif très compétitif


Les Moins :


- Coffre un peu juste
- Nombreux sous-menus à l’écran
- Centrage dans la voie trop sensible

 

Juillet 2024